Le rythme de croissance des emplois dans les activités informatiques est l’un des plus rapides de l’ensemble des métiers et restera porteur au moins jusqu’à l’horizon 2025.
L’Observatoire Régional de la Formation et de l’Emploi (ORFE) a publié en 2015 une série de dossiers sectoriels, dont un consacré au secteur informatique en Région Centre – Val de Loire. Visant à apporter un éclairage complet sur ce secteur d’activités en région Centre – Val de Loire, l’étude présente d’abord un diagnostic du secteur et de ses principales tendances économiques et identifie ses principaux métiers ; puis il se tourne vers le marché du travail du secteur, analyse la corrélation entre offres et demandes d’emploi et développe une approche sur la formation du secteur ; enfin il envisage les projections d’emploi à moyen-terme sur un horizon de 10 à 15 ans.
Du point de vue des tendances économiques du secteur, le secteur des activités informatiques retrouve des couleurs en 2014.
En premier lieu, on apprend que si le marché de l’informatique avait connu quelques difficultés ces dernières années, il semble retrouver des couleurs en 2014 avec des résultats en croissance par rapport à l’année 2013. Comptant quelques 2 614 établissements employeurs en 2014, l’étude dévoile que le secteur est essentiellement composé de TPE, avec 74 % des établissements qui comptent moins de 10 salariés, auxquels s’ajoutent quelques grands groupes internationaux comme Atos, Sopra Steria ou IBM. Cependant, après avoir connu une forte augmentation entre 2009 et 2012 (+48 %), le nombre d’entreprises du secteur avait sensiblement baissé à partir de 2012, en particulier par rapport à l’ensemble des activités de services du champ concurrentiel. Ces chiffres repartent donc à la hausse en 2014, avec notamment une croissance soutenue (+23 % en 2013) enregistrée pour les activités liées aux SMACS (Social, Mobility, Analytics, Cloud et Security). Les éditeurs de logiciels montrent également une belle croissance, 1,4 % sur le plan national, contre une baisse de 0,3 % en moyenne pour les autres activités du secteur telles que le conseil, les services et le conseil en technologies.
Les principaux métiers relevés par l’étude font partie des cadres et professions intellectuelles supérieures, qui représentent 53 % des emplois. Les activités informatiques sont donc les principaux recruteurs d’ingénieurs de la région. Les « ingénieurs de l’informatique » et les « techniciens de l’informatique » représentent ainsi à eux seuls près de 60 % des personnes en poste alors que les « employés et opérateurs de l’informatique » ne représentent que 6 % des effectifs.
Malgré un marché du travail assez peu dynamique, le secteur des activités informatiques continue de créer des emplois.
Avec 7 000 postes créés en 2012 à l’échelle nationale et malgré une forte progression du nombre de demandeurs d’emplois depuis janvier 2010, le secteur reste une source d’emploi fiable.. Ces inscriptions sont principalement dues à des fins de CDD, à des ruptures conventionnelles et à la « fin d’activité non salariée » rencontrée par les indépendants. On note pourtant une stabilisation de l’emploi salarié depuis 2009 avec des pertes d’emploi contenues malgré un environnement économique en manque de sérénité. Cela ne doit pourtant pas masquer le fait que les évolutions technologiques rapides et continues qui caractérisent ce secteur rendent plus difficile un retour à l’emploi. La filière de formation « Informatique » se structure ainsi autour de formations de niveau III et II.
Même si les volumes de postes à pourvoir restent limités, le rythme de croissance du secteur des activités informatiques est l’un des plus rapides de l’ensemble des métiers et restera porteur au moins jusqu’à l’horizon 2025.
Ainsi, l’analyse de l’emploi à l’horizon 2025 dévoile des prévisions assez similaires pour les deux hypothèses envisagées par l’ORFE : un départ à la retraite à 62 ou à 65 ans. Ainsi, selon l’étude, les flux de salariés partants en retraite devraient se traduire par des besoins croissants en ressources humaines d’ici 2025, se traduisant par des recrutements importants d’ici les dix prochaines années.
De plus, au deuxième trimestre 2015, France Stratégie a publié en partenariat avec la DARES un rapport de prospective des métiers et des qualifications à l’horizon 2022. Elle prend en compte trois scénarios d’évolution : un scénario central qui correspond à une sortie de crise progressive ; un scénario « de crise » qui considère une dégradation de la compétitivité française et européenne ; enfin un scénario « cible » qui suppose une croissance de la productivité de l’économie nationale. Selon les projections de ce groupe de travail, et quel que soit le scénario, le volume de postes à pourvoir devrait pourtant rester bien orienté à l’horizon 2022. L’emploi du secteur resterait ainsi dynamique, avec 191 000 postes à pourvoir d’ici 2022 dans l’ensemble des métiers de l’informatique d’après le scénario central. Ajoutés aux 81 000 départs en fin de carrière, cela reviendrait à 110 000 créations de postes nettes.
Ainsi, bien que les volumes de postes à pourvoir restent limités, le rythme de croissance est l’un des plus rapides de l’ensemble des métiers et restera porteur au moins jusqu’à l’horizon 2025.